On vous présente aujourd'hui l'effet de halo, biais cognitif abondamment utilisé dans nos vies sociales, qui consiste à faire une généralisation erronée, ou du moins qui ne repose pas sur des faits objectifs, à partir de caractéristiques et informations observées chez une personne dés les premières secondes. L'effet de Halo désigne donc ce fameux effet de la première impression.

Il était une fois... à l'école.

C'était en 1973, lorsque des psychologues ont étudié l'effet de la beauté des enfants sur des instituteurs. Il leur était demandé d'évaluer des enfants sur différents facteurs, tels que l'intelligence et leurs chances de succès à l'école. Les résultats indiquaient que plus un enfant été jugé beau, plus il lui était associé les qualités secondaires (qui n'ont pourtant aucun lien avec la supposée beauté de l'enfant) (1).

Oui mais comment ça se passe ?

Il se passe un processus en 3 étapes :

  • Une première perception d'une caractéristique : « Cette femme porte des lunettes »
  • Une association entre cette caractéristique et des représentations préétablies liées à l'expérience et la mémoire : « Les gens qui portent des lunettes sont généralement intelligents »
  • et enfin une perception sélective d'informations dans le but de confirmer notre association : on remarquera toutes les choses intelligentes que la personne dit.

Une explication évolutive rend compte de cette étonnante rapidité à établir un jugement sur une personne. Comme exposé dans un précédent article, des comportements actuels, souvent intuitifs et en partie inconsciemment réalisés, peuvent être expliqués à partir du passé évolutif dans lequel notre cerveau a évolué : si nous remontons à l'époque durant laquelle rencontrer un inconnu pouvait représenter un danger pour notre survie, nous pouvons saisir l'avantage évolutif que pouvait avoir des mécanismes cognitifs qui se basent sur une ou deux caractéristiques pour fuir, ou ne pas fuir. De nos jours, nous héritons des mêmes mécanismes cognitifs, malgré le fait que le danger soit moins important. L'effet de Halo peut alors intervenir dans différents domaines de nos vies :

  • Nous pourrions avoir une opinion négative d'une personne uniquement parcequ'elle appartient à un groupe que nous n'aimons pas,
  • ou une opinion positive/négative d'un produit uniquement parcequ'il est fabriqué par une entreprise que nous aimons/n'aimons pas.
  • ou faussement considérer, lors d'un entretien d'embauche, que la beauté d'une personne est une indication de ses compétences professionnelles.

Qu'est-ce qu'on en fait ?

Il ne s'agit naturellement pas de réduire les interactions sociales à la superficialité d'une première image, mais d'indiquer que dans toutes les situations où le temps ou d'autres contraintes ne permettent pas de connaître profondément la personnalité ou les compétences d'une personne, alors il peut y avoir recours à des mécanismes cognitifs qui se basent sur des données perceptives plus superficielles.

Il y a alors intérêt, dans ces situations, de veiller à faire correspondre l'image que nous renvoyons avec les qualités que nous souhaitons transmettre, car en attendant d'avoir un outil cérébral capable de détecter automatiquement la compétence des médecins, il sera toujours plus réconfortant d'être opéré par un médecin en blouse blanche qu'un médecin en jean t-shirt !

L'effet de Halo consiste au fait d’avoir un jugement et un avis général sur une personne ou un objet, à partir des toutes premières caractéristiques observées.
Ce biais cognitif peut trouver une explication évolutive, dans la mesure où ce mécanisme pouvait avoir une valeur de survie à l'époque où notre cerveau à évolué.
Ce biais cognitif a des impacts significatifs dans nos vie sociales, mais aussi dans les secteurs professionnels, de la publicité ou de la politique.